La dépendance de l’Industrie Européenne envers l’Asie

Carte électronique

À cause de la pandémie de Covid-19, l’Europe s’est rendu compte de son ultra dépendance à l’Asie pour la production de produits électroniques. L’Europe s’est retrouvée au pied du mur à cause des difficultés de logistiques pour importer ces derniers.

Une dépendance problématique 

Il n’est un secret pour personne que la dépendance n’est jamais perçue d’un bon œil. Mais lorsqu’il s’agit de l’économie de tout un continent, cette réticence se voit très naturellement multipliée par trois ou quatre.

Selon les responsables du secteur économique en Europe, et plus particulièrement, en France, le fait que l’Europe ne puisse pas se passer de l’Asie pour les composants électroniques, est inacceptable car cela la rend tout simplement vulnérable.

Cette fragilisation ne peut, bien entendu, présager rien de bon, d’autant plus que le marché est déjà très affecté par la crise mondiale due au Confinement lié au COVID19. 

Ce qui rend cette dépendance problématique c’est que le monde connait une grosse pénurie en matière de semi-conducteurs, portant un sérieux coup à l’industrie automobile, un peu partout sur le globe. Ce qui implique de sérieuses défaillances à tous les niveaux.

Il existe également un risque imminent de voir ces déficiences à l’origine de graves tensions aux conséquences vraiment irréversibles. Des répercussions géopolitiques ne sont pas non plus à écarter. Nous pouvons citer notamment la baisse considérable (23%) qu’a connue la production automobile allemande, depuis janvier 2021ou encore, le gel de l’activité de plusieurs usines aux États-Unis dont Général Motors et Ford, occasionnant à ces géants de l’industrie, des pertes s’élevant à plusieurs milliards de dollars

D’énormes difficultés durant le covid pour le secteur


« Fin 2019, nous ressentions quelques difficultés d’approvisionnement car la demande était plus forte que l’offre. Certains composants étaient alors mis en allocation et leurs délais d’approvisionnements étaient considérablement rallongés. Aujourd’hui, nous vivons une des pénuries les plus importantes et pour certaines références, nous n’avons plus de délais d’approvisionnement. En 25 ans de carrière, je n’ai jamais connu une période aussi complexe », explique Véronique Poitevineau, responsable des achats et de l’approvisionnement chez Selva.

Réalisant brutalement que cette situation n’était pas viable sur le long terme, les dirigeants européens ont enclenché une nouvelle dynamique pour inciter les acteurs technologiques européens à relocaliser leur production sur le Vieux Continent.

Il y a 30 ans, l’Europe produisait 40 % des puces électroniques au niveau mondial. Aujourd’hui, la production européenne représente seulement 10% de la production mondiale.

À l’inverse, l’Asie produit 80% de cette production mondiale et donc devient l’acteur principal de ce marché.

Pour contrer cela, l’Europe a décidé de monter un projet nommé « Chips Act », qui est un plan de 42 milliards d’euros qui permettrait d’augmenter la production de semi-conducteurs européens de 10 à 20% sur le marché international.

Des investissements partout à travers l’Europe

Cette stratégie de plan de relance européenne n’a pas tardé à porter ses fruits. Elle a convaincu le fondeur américain Intel de bâtir une « méga-usine » de composants électroniques en Allemagne. Cette « méga-usine » représente un investissement de 17 milliards d’euros.

Toujours sur le marché des semi-conducteurs, le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics s’est associé au fondeur américain GlobalFoundries pour construire une usine de composants électroniques en France.

Tandis que le groupe allemand Bosch a annoncé vouloir investir 3 milliards d’euros dans le développement de puces électroniques en Europe d’ici 2026.

Quoi qu’il en soit, les responsables de l’économie à travers l’Europe sont plus au moins conscients que pour s’affirmer, il faudrait d’abord avoir l’ambition de le faire, puis s’en donner les moyens !

En plus de la dépendance entre certains pays de l’union européenne, nous avons désormais affaire à une autre subordination liant le continent entier à l’Asie. Entre la frustration et la volonté de se sortir de ce guêpier, l’Europe continue à avancer d’un pas ferme et déterminé à tout faire pour retrouver la stabilité nécessaire à une vraie relance économique.

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